Mes observations à Sensor+Test 2024

La semaine dernière, j'ai eu le plaisir de participer au salon Sensor + Test 2024 à Nuremberg, en Allemagne. Après avoir passé trois jours à rencontrer des dizaines d'acteurs de l'industrie des capteurs et de l'acquisition de données, j'ai remarqué plusieurs tendances que je considère comme de bonnes nouvelles montrant que le monde évolue dans la bonne direction. Il reste cependant un problème ignoré du côté des tests qui, selon moi, doit être adressé.

Bonnes nouvelles du côté des capteurs

La première bonne nouvelle est la nette augmentation de l'offre de capteurs adaptés à la tendance croissante vers une économie mondiale plus verte. Par exemple, l'offre de capteurs pour la détection du propane est de plus en plus importante, ce qui suggère un mouvement croissant vers l'utilisation de cette énergie, qui est plus verte que les combustibles fossiles.

De même, l'offre croissante de capteurs de gaz pour la détection des polluants environnementaux dans les applications industrielles et de conception automobile nous amène à penser que la communauté des fabricants est réellement consciente des problèmes environnementaux et fait de réels efforts pour contribuer à une meilleure planète.

Enfin, je considère la miniaturisation évidente de l'offre de capteurs environnementaux comme une tendance très positive, rendant les mesures environnementales de plus en plus accessibles à tous, qu'elles soient accessibles dans une montre ou via une station environnementale accessible, et portable. Les conditions environnementales (CO2, particules dans l'air, humidité relative, etc.) ont un impact direct sur notre santé, et l'accès à ces données permettra à tous les citoyens non seulement de prendre soin de leur propre santé, mais aussi de disposer d'outils fiables (des données !) pour étayer leurs revendications en faveur d'environnements de travail et de vie plus sains.

Bonnes nouvelles du côté des tests

Du côté "Test", j'ai constaté une augmentation de la gamme de systèmes d'acquisition de données pour l'ingénierie. Cette diversification rendra de plus en plus accessibles des solutions d'acquisition de données fiables et polyvalentes, que ce soit en termes de compétitivité des prix, de modularité ou de spécialisation.

J'ai également constaté une grande ouverture à l'établissement de partenariats d'intégration de données, ce qui indique que les fabricants sont conscients que leurs systèmes doivent pouvoir être utilisés avec d'autres systèmes d'acquisition de données sur le marché. Cette ouverture est importante pour les utilisateurs finaux, car elle leur permet d'adapter librement leur système d'essai à leurs besoins futurs.

Une question encore ignorée du côté des tests

Cependant, à mon avis, il y a encore un élément de discussion dans le domaine de l'ingénierie de test qui reste dans un état de statu quo, et qui prive les meilleures entreprises du temps précieux de leurs meilleurs ingénieurs. Cette question porte sur l'accessibilité aux données finales significatives qui, ne l'oublions pas, sont les éléments sur lesquels les systèmes sont automatisés et les décisions critiques sont prises. En effet, après avoir parlé à presque tous les fabricants de systèmes DAQ présents, la réponse la plus fréquente à la question : "Une fois le système DAQ acheté, comment les ingénieurs accèdent-ils aux données finales significatives?" a été la suivante : "C'est leur problème. Pas le nôtre. Nous offrons un service de conseil pour rendre le système 100% fonctionnel."

Je reste convaincu qu'il n'est pas nécessaire (ni même souhaitable) que les ingénieurs affectés aux activités de test doivent constamment réinventer la roue pour convertir les données brutes (conversion, compensation, étalonnage, réétalonnage, certification, programmation, etc.) en données fiables et significatives. Je crois fermement qu'il devrait être possible pour toutes les personnes impliquées dans des tâches de mesure et de test  d'avoir un accès direct à leurs données finales et de pouvoir les manipuler avec la plus grande simplicité.

Ariane Garon, Ph.D.